Jérusalem de notre correspondant
La Ville sainte a ses halles. Le marché Mahané Yéhouda, en haut de la rue Jaffa, où se bousculent à toute heure touristes et chalands. Dans ce dédale oriental au coeur de la Jérusalem juive et populaire bat le pouls de la droite nationaliste. Pas un dirigeant du Likoud n'oserait oublier cette étape obligatoire de tout marathon électoral en Israël. Entre les sacs de riz, les cageots de fruits et légumes, grossistes ou détaillants suivent avec sympathie le combat que livre Ariel Sharon pour déjouer l'offensive de Benyamin Nétanyahou, dit «Bibi».
Fidélité. Arié Léon tient son étal dans l'allée principale depuis quarante ans. L'abandon des colonies de Gaza ne semble pas avoir particulièrement traumatisé ce marchand de quatre saisons. «On aurait dû donner Gaza à l'Egypte, en 1982, lorsque nous nous sommes retirés du Sinaï, et laisser Sadate s'étrangler avec les Palestiniens. De toute façon, Sharon ne leur a fait aucun cadeau. A l'époque de la Bible, Gaza était déjà aux Philistins et n'a jamais fait partie d'Israël. Et, lorsqu'il s'agit de la sécurité d'Israël, je lui fais confiance. J'ai voté Likoud toute ma vie. Même si le parti n'est plus ce qu'il était, je continuerai à voter Likoud. Sauf si Sharon quitte le Likoud. Dans ce cas, je voterai Sharon.» «D'ailleurs, ajoute-t-il, je suis absolument certain que vous ne trouverez pas, sur ce marché, un électeur du Likoud qui soutienne Bibi. Nous avons trop souffert de sa politique économique lorsqu'il ét