Philippe Douste-Blazy ne doit pas regretter de ne plus être ministre de la Santé, lui qui déclarait, en juillet 2004, pour justifier sa réforme : «Notre système d'assurance maladie est en péril.» Il pourrait, en cette semaine importante pour les comptes de la Sécurité sociale, redire la même chose. Demain, la commission des comptes de la Sécurité sociale doit rendre publiques ses évaluations. En juin, elle avait déjà indiqué que le déficit du régime général (salariés) de la Sécurité sociale devrait «rester très élevé en 2005», à 11,6 milliards d'euros, contre 11,9 milliards en 2004, année qui avait représenté le «plus fort déficit». Il y a deux semaines, la Cour des comptes a joint sa voix au concert d'inquiétudes. Son premier président, Philippe Séguin, craignant même que «notre système de protection sociale ne soit plus totalement financé».
C'est dans ce contexte que Xavier Bertrand, actuel ministre de la Santé, doit annoncer les grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera débattu à l'automne au Parlement. Une discussion d'importance car le gouvernement est obligé de faire des choix, tant sur le volet recettes que sur le volet dépenses. Avec en prime un objectif qui devient chimérique : «le retour à l'équilibre en 2007», comme le répète depuis deux ans Jacques Chirac.
La faute aux médecins ?
Indéniablement, Xavier Bertrand a changé de ton. Depuis trois ans, les ministres de la Santé successifs avaient bâti une stratégie d'entente ave