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Libération
Éditorial

Maux clés

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publié le 27 septembre 2005 à 3h51

La Sécu a la crise de la quarantaine qui dure. Elle s'apprête à fêter ses 60 ans et cela fera bientôt vingt ans que les gouvernements tentent de limiter ses dépenses. Mais les besoins sociaux s'accroissent et déjouent les plans comptables. L'allongement de la durée de vie et les progrès de la médecine induisent plus de soins pour un plus grand nombre ; le chômage de masse réduit la rentrée des cotisations, les exonérations de charges sociales non compensées par l'Etat se multiplient et tout cela grignote des recettes que l'impôt peine à pallier. Alors que Douste-Blazy prétendait avoir conduit la réforme des réformes, laissant Chirac promettre un improbable retour à l'équilibre en 2007, le gouvernement en est encore à chercher de nouveaux expédients.

Plutôt que de colmater tous les automnes, il vaudrait mieux réinventer un système qui assume l'augmentation des dépenses de santé en mettant davantage à contribution tous les revenus. La présidentielle fournira peut-être l'occasion de ce débat. En attendant, le concours Lépine des rustines est ouvert. Dérembourser des médicaments inefficaces, instaurer une cotisation patronale sur l'intéressement, taxer l'industrie pharmaceutique, pourquoi pas ? Mais il convient d'abord d'obtenir de tous les partenaires qu'ils jouent le jeu de la dernière réforme. Les patients ont d'autant plus intégré les nouvelles règles ­ dont les consultations plus chères et moins remboursées ­ qu'ils n'avaient pas le choix. Les professionnels de santé, eux, o