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Analyse

Prudences sur la future loi antiterroriste

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Les policiers louent les mesures liées à l'Internet mais s'inquiètent de leur manque de moyens.
publié le 27 septembre 2005 à 3h50

C'est un débat quasi philosophique qui anime certains policiers à l'heure du bouclage de l'avant-projet de loi contre le terrorisme : comment concilier la liberté de circuler et la sécurité des individus dans un espace mondialisé où la menace des attentats s'annonce durable ? «Si on veut ouvrir les frontières en toute sécurité, il faut pouvoir relier à une identité les individus qui circulent librement», résume un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, pour qui le texte évoqué hier soir par Nicolas Sarkozy est le prélude à d'autres débats autour de la «traçabilité» des citoyens : «Aujourd'hui, on parle vidéosurveillance, connexions téléphoniques, mais demain se posera la question de la carte d'identité biométrique.»

Trois ans. Pour François Géré, président de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas), l'avant-projet de loi «pose la question du rapport entre les individus et les moyens étatiques de repérage de ces individus». Le texte va être examiné par la Commission informatique et liberté (Cnil) et le Conseil d'Etat avant d'être présenté le 19 octobre au Conseil des ministres. François Géré s'interroge : «La menace terroriste attaque la démocratie mais il ne faudrait pas que les mesures adoptées aujourd'hui, en riposte à cette attaque, mettent demain en péril les fondements mêmes de notre société démocratique à la faveur d'un changement de pouvoir.» Les auteurs du projet de loi contre le terrorisme ont imaginé une «clause de rendez-vous» prévoyant que «les d