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Libération

«Ils n'ont pas assez reculé»

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A Marseille, Perben est venu présenter le nouveau plan. Sans convaincre.
publié le 30 septembre 2005 à 3h53

A Marseille, à Bastia

Ça devait être une table ronde, c'est un bide. Un gréviste: «Perben, il se refait la houppette et il arrive en super-Frelon?» Oui, Dominique Perben arrive, mais en voiture. Houppette impeccable. Le ministre des Transports vient à Marseille présenter le nouveau plan de privatisation partielle que Dominique de Villepin a dévoilé hier matin pour la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM): 25 % de parts pour l'Etat, 5 % pour les salariés, 40 % pour Butler, 30 % pour Connex. On est passés de 100 % Butler (fonds détenu par l'homme d'affaires Walter Butler) à cette nouvelle composition, mélange d'un opérateur industriel, Connex (division transport de Veolia), et d'un financier, Butler. C'est censé faire plus présentable et, pour Butler, ça va «maximiser les chances de réussite». Avec un système «en deux temps: à une minute d'intervalle, Butler achète [75% de la SNCM] à l'Etat puis revend [30%] à Connex» et cède 5% aux salariés, explique Perben. La CGT rejette d'emblée: «Ils sont extrêmement dans la merde, dit Bernard Marty (CGT), en fumant son cigare. C'est un bon début, mais ils n'ont pas assez reculé. L'Etat doit rester majoritaire. A partir de là, on commence à discuter. Hors de question qu'ils nous amusent avec un 25 %.»

Les syndicats sentent qu'ils ont la main et y prennent goût. En bloquant le port de Marseille depuis trois jours, la SNCM depuis onze jours, le trafic avec la Corse depuis mercredi, en piquant le Pascal-Paoli, ils ont mis une sacrée pres