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Libération

Même seul, Chirac reste un défenseur de l'adhésion

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En plaidant pour un simple partenariat avec la Turquie, Sarkozy isole le Président de la majorité des Français.
publié le 30 septembre 2005 à 3h53

Une telle constance est inhabituelle chez lui. Seul contre tous à droite, et malgré l'hostilité d'une large majorité de Français, Jacques Chirac continue à soutenir le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Pas une voix dans son camp n'ose se mouiller trop ouvertement pour relayer le point de vue présidentiel. Même Dominique de Villepin a semblé prendre ses distances cet été avec la ligne élyséenne... avant de revenir dans le droit chemin. Lorsqu'on les interroge sur la Turquie, les ministres chiraquiens baissent les yeux et répondent par une pirouette. L'UMP de Nicolas Sarkozy n'a pas de telles réticences. Au contraire.

Le ministre de l'Intérieur a tout de suite senti que l'affaire turque était une aubaine pour lui. Depuis un an, il n'en finit pas d'exploiter le filon pour créer une cassure entre le chef de l'Etat et l'opinion. Le président de l'UMP a même été jusqu'à demander à ses troupes de réapprouver un vote exprimant l'hostilité du parti à l'entrée de la Turquie en Europe, pourtant acquis à l'époque où le chiraquien Alain Juppé présidait la formation. Par tactique plus que par conviction, il avait lui-même pris ses distances avec Jacques Chirac sur le sujet. Le week-end dernier encore, l'UMP a tenu une grande convention à Paris sur le thème de l'Europe, dans le seul but de rappeler à quel point le parti est hostile à l'ouverture de négociations avec Ankara. La violence des attaques contre la position défendue par le chef de l'Etat a été telle que la m