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Libération

Villepin, le sourire se crispe

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Après un été radieux, le Premier ministre affronte une rentrée agitée.
publié le 30 septembre 2005 à 3h53

Premiers signes de nervosité. Pour sa quatrième conférence de presse, Dominique de Villepin n'est pas parvenu à cacher son agacement et sa fatigue. D'ordinaire très à l'aise dans ce type d'exercice où il apparaît toujours impassible et souriant, il s'est montré hier tendu. Le Premier ministre, que l'on décrivait volontiers colérique et cassant avant sa nomination à Matignon mais qui n'en avait pas montré le moindre signe, a eu, cette fois, du mal à contenir sa mauvaise humeur.

«Vous croyez poser une question pertinente», a-t-il ainsi taclé un journaliste qui l'interrogeait sur les déficits publics. Et de s'agacer un peu plus tard: «Je demande à être jugé sur mes résultats. [...] Si nous ne faisions rien, nous aurions sans doute moins de débats.»

Gaffes. Après un été sans nuages qui lui a permis de grimper dans les sondages, il accumule les ennuis depuis quelques jours. Son budget est critiqué au sein de sa propre majorité, ses ministres commettent des gaffes, à l'image de Pascal Clément (Justice), avec sa proposition de loi antirécidive. Lui-même s'est emmêlé les pinceaux en demandant à Hewlett-Packard de rembourser des aides que l'entreprise n'a visiblement pas perçues.

La crise de la SNCM intervient dans ce contexte de cafouillages à répétition. En intervenant personnellement sur ce dossier, il semble avoir pris la mesure de son caractère explosif. Apôtre de la «croissance sociale», Villepin sait qu'il ne sera pas seulement jugé sur ses résultats économiques mais aussi sur sa