Réalisateur, Mehdi Lalaoui est président de l’association Au nom de la mémoire, qui se bat pour une reconnaissance officielle de la répression de la manifestation pacifique appelée par le Front de Libération nationale (FLN), qui fit de 50 à 200 morts algériens le 17 octobre 1961 à Paris. Fils d’un des 30 000 manifestants, Mehdi Lalaoui insiste sur le fait que les militants d’Au nom de la mémoire «ne sont pas seulement aujourd’hui les enfants des manifestants algériens, mais ceux de la société française». Une marche symbolique aura lieu, aujourd’hui à 17 h 15 à Paris, du pont Saint-Michel au palais de justice.
La commémoration du 17 octobre 1961 tombe en pleine polémique sur la loi qui fait scandale en affirmant «le rôle positif» de la colonisation. Rien n'aurait donc évolué depuis que, en 2001, Bertrand Delanoë a posé sur le pont Saint-Michel une plaque commémorant ce drame ?
Cette plaque fut une grande avancée. Elle marqua le début de prise en charge de cet événement par la mémoire collective française, et plus seulement par des militants parisiens ou par les enfants de l'immigration. Delanoë a sauvé l'honneur car, à l'époque, le gouvernement de gauche n'avait pas osé officialiser le mot «massacre». Nous espérons d'autant plus un geste aujourd'hui que le Premier ministre, son prédécesseur Jean-Pierre Raffarin et Jacques Chirac lui-même ont affirmé, à l'occasion de la célébration du débarquement, qu'il fallait tourner la page et partager les choses, même les plus douloureuses.