Libération, qui s’est procuré le livre de Lionel Jospin, en a extrait six passages et a demandé à six «grands témoins» de réagir : José Bové, Henri Weber, Dominique Rousseau, Jean-Pierre Chevènement, Fadela Amara et Dominique Voynet.
«De la mondialisation au monde commun»
«La mondialisation est un fait avant d'être une menace. Même les antimondialistes le reconnaissent, qui se sont rebaptisés altermondialistes. (...) Si la mondialisation est un nouveau processus d'unification du monde sous l'effet de la révolution technologique, celui-ci n'est pas neuf (...). Mais le mouvement d'aujourd'hui est spécifique (...). Et s'il est vain de vouloir défaire le mouvement de la mondialisation, il est juste d'en dévoiler la nature et d'en proposer la régulation.»
- José Bové, ex-porte-parole de la Confédération paysanne
«C'est daté et mou. Sa vision de la mondialisation est éloignée de la réalité, tant sur ses constats que sur ses propositions. Ses explications des changements du monde sont très courtes. Sa vision du monde est mécanique. Pire, elle est classique, du genre de celle que l'on peut trouver aujourd'hui dans un livre d'histoire de troisième. Certes, il évoque les "damnés de la terre". Mais il ne dit à aucun moment pourquoi des peuples souffrent, vivent dans la misère, crèvent du dérèglement climatique.
Sur la carte du monde tel que Lionel Jospin le voit, la France et l'Europe sont toujours au milieu. Son monde est très européo-centré. Il raisonne comme si nous étions les seuls à dé