Pour Tony Blair, le sommet informel de Hampton Court sera l'occasion «d'identifier le terrain d'entente européen» partagé par les Vingt-Cinq, en faisant l'impasse sur les quatre sujets qui divisent aujourd'hui profondément l'Union.
L'avenir de l'Etat-providence
Le sommet devait avoir pour objet le «modèle social» européen, et les réformes nécessaires pour le faire évoluer face à la mondialisation. La Commission européenne a publié une «contribution» en ce sens. S'appuyant, entre autres, sur les travaux de l'économiste belge André Sapir, elle tire le signal d'alarme : «La croissance se ralentit, le chômage structurel reste à des niveaux élevés, les inégalités augmentent [...] L'Europe ne peut plus se permettre d'attendre car la concurrence mondiale, notamment avec les pays d'Asie, s'est intensifiée.» Les Vingt-Cinq peuvent s'entendre sur ce constat global. Mais le thème de la réforme des systèmes sociaux reste un débat si sensible que Tony Blair et Jacques Chirac sont convenus d'éviter le sujet.
Seul Gerhard Schröder pourrait mettre les pieds dans le plat. Le futur ex-chancelier est tenté de quitter la scène européenne sur un coup d'éclat. Dans l'hebdomadaire Die Zeit, il a assuré qu'il défendrait le modèle européen «fondé sur l'Etat-providence et les valeurs humanistes des lumières».
Les gros sous
Pour les 24 partenaires de Blair, la priorité des priorités était de se mettre d'accord en juin sur le montant du paquet financier 2007-2013, premier budget de l'Union élargie. Mais au