La douzième nuit d'émeutes a démarré à Toulouse avec l'incendie d'un bus dans le quartier du Mirail, à 19 heures hier. Et le caillassage d'une équipe de télévision allemande à Haute-Pierre (Strasbourg). «Nous vous avions alertés depuis un moment», ont déclaré hier à l'adresse du gouvernement les membres de l'association des maires Ville et Banlieue de France. Le risque s'est transformé en explosion et les maires en ont assez. Hier, pressentant sans doute que Villepin allait le leur accorder (lire page 2), des élus des Hauts-de-Seine ont réclamé la mise en place d'un couvre-feu. Tandis qu'en Seine-Saint-Denis, au Raincy, Eric Raoult décidait de l'instaurer dès hier soir «dans certaines parties» de sa commune. Une pure mesure de prévention si l'on considère que Le Raincy n'a aucune «cité sensible». La ville est même l'un des bonnets d'âne de la région parisienne en matière de logement social.
Dans la même veine, Manuel Aeschlimann, maire UMP d'Asnières (Hauts-de-Seine), a créé un «comité asniérois de veille citoyenne» pour «venir en appui» du travail des forces de l'ordre. Aux volontaires bénévoles qui avaient rendez-vous hier à 21 heures devant la mairie, on devait remettre «des moyens de communication téléphonique, des caméras et des extincteurs». Selon le maire, ce type de «participation civique à la défense de l'ordre public» marche très bien au Canada ; pour lui, le temps est venu de «laisser les pleureuses se complaire dans une passivité politiquement correcte».
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