Entre bâton et carotte, les trois points forts de l'intervention du Premier ministre hier soir.
Sécurité
Restauration d'une loi de 1955
Le Premier ministre a décidé d'exhumer la loi du 3 avril 1955, instaurée par le gouvernement Edgar Faure pour instituer l'état d'urgence dans l'Algérie alors plongée dans la guerre. Le Conseil des ministres exceptionnel réuni ce matin aura la charge de prendre un décret pour notifier l'entrée en vigueur de ce texte qui, depuis l'Algérie, n'a été appliqué qu'en Nouvelle-Calédonie en 1984-1985. Une fois «l'état d'urgence déclaré» reviendra ensuite aux préfets, dont les pouvoirs seront considérablement accrus, la charge de délimiter précisément les zones de «l'état d'urgence appliqué». Celui-ci, qui pourra entrer en vigueur dès demain, se traduira, de fait, par un couvre-feu. Selon les articles 5, 8 et 9 de la loi de 1955, le préfet pourra «interdire la circulation des personnes et des véhicules», «interdire le séjour, dans tout ou partie du département, à toute personne cherchant à entraver l'action des pouvoirs publics», «instituer des zones de protection» où le séjour des personnes est réglementé, ou encore exiger la restitution «des armes de première, quatrième et cinquième catégories». Selon les articles 8 et 11, le préfet pourra aussi faire procéder à des perquisitions à domicile, y compris de nuit, à des assignations à résidence, voire à «des fermetures de salles de spectacle, débits de boisson et lieux de réunion de toute nature». En revan