Quand Nicolas Sarkozy est en retrait, il a toujours un fidèle pour dégotter une idée choc. Lundi soir, Manuel Aeschlimann, maire UMP d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), lançait son comité de veille. Du grand spectacle. Il est 21 heures, autour de la table de l'hôtel de ville, une trentaine d'Asniérois : un honorable médecin sexagénaire, quelques habitants des quartiers nord de la ville, un boulanger, une responsable de la maison des femmes. Ils ont répondu à l'appel guerrier du maire : «Le temps est venu de se retrousser les manches pour aider policiers et pompiers, et laisser les pleureuses se complaire dans une passivité politiquement correcte.» Même si Asnières, depuis une semaine, a été très peu touché avec une vingtaine de véhicules brûlés, l'initiative a drainé autant de journalistes que de citoyens. «Notre objectif, déclame le maire, venir en soutien aux forces de police et aux pompiers. On n'est pas là pour faire l'ordre nous-mêmes. Par contre, tourner en voiture, s'organiser, diffuser des infos, c'est un plus pour ramener calme et sécurité. Ne prenez pas de risques physiques ou personnels, on n'est pas des Rambo.» Plan de bataille : «Il y a vingt véhicules, on partage la ville en quatre secteurs.»
En fait, le souci d'organisation, ce sont les journalistes. Tout le monde veut sa place à bord d'un véhicule patrouilleur. Si bien que l'opération ressemble à un grand voyage organisé. Le directeur de cabinet du maire affecte les véhicules. Priorité aux télés. «France 3,