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Artisans et PME en colère

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L'association délinquance-apprentissage choque ceux qui forment des apprentis.
publié le 9 novembre 2005 à 4h28

La proposition de ramener l'âge des apprentis à 14 ans a fait l'unanimité contre elle chez les représentants des professions artisanales, rodées en matière d'apprentissage, avec 175 000 jeunes formés dans le secteur. Ils la trouvent tous de mauvais goût. «Durant des années, nous avons travaillé pour donner une autre image de l'artisanat, pour que les jeunes viennent à nos métiers par choix et non par défaut, peste Pierre Perrin, président de l'Union professionnelle artisanale (UPA). Aujourd'hui, cette annonce ne fait que brouiller les cartes.»

En pleine instauration de l'état d'urgence, l'annonce semble pour le moins maladroite au président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Jean Lardin : «Ça accole une connotation de dangerosité et un caractère exceptionnel à l'ensemble des mesures.» A l'Association ouvrière des compagnons du devoir, qui compte 6 000 apprentis, même constatation. «Présenter l'apprentissage avec des mesures répressives, ce n'est pas très valorisant,» déplore Bertrand Nauleau, son secrétaire général.

L'apprentissage permet d'obtenir un diplôme, en alternant formation théorique dans un Centre de formation des apprentis (CFA) et pratique au sein d'une entreprise, tout en étant salarié, grâce à un contrat d'un à trois ans, rémunéré 25 % du Smic au minimum. Au printemps, le ministère de l'Emploi avait lancé une grande campagne de promotion pour atteindre 500 000 candidats dans cinq ans (350 000 aujourd'hui). Il était