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Libération

La colère couve encore sous les couvre-feux

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Les premières interdictions de circuler la nuit ont été prises hier soir, sans toujours convaincre élus et habitants.
publié le 9 novembre 2005 à 4h28

Au Raincy, à Amiens, à Toulouse, à Lyon, à Pau.

«Un couvre-feu pour les moins de 16 ans, ça veut dire quoi? Que ceux qui sont plus âgés ont le droit de sortir et de brûler des voitures ?» Etienne Desjonquières, directeur du Centre social et culturel (CSC) d'Etouvie à Amiens, ne comprend pas l'intérêt du couvre-feu décidé, hier, par le préfet de la Somme. La mesure, qui est entrée en vigueur ce mercredi à 0h00, restera dans l'histoire comme la première application de la loi de 1955 réactivée en 2005 par Villepin. D'autres suivront.

Pourquoi Amiens ? «Il y a quand même eu quelques voitures brûlées et il se passe des choses dans les quartiers. Il faut protéger les habitants», dit-on à la préfecture. Ça va changer quoi ? «Sur un quartier comme Etouvie, pas grand-chose, si ce n'est peut-être attiser les esprits par une plus grande présence policière», commente le responsable associatif. De fait, avant même de savoir s'ils en seront ou non la cible, les jeunes des quartiers «sensibles» crient à la «provocation». «Ce soir, on sort les bazookas», fanfaronnait Rachid au Mirail, à Toulouse. Les jeunes sont «fous de rage» depuis que Redda, un de leurs copains, s'est «fait péter la main» en retournant à ses envoyeurs une grenade lacrymogène encore non explosée. Il a dû être amputé. «Les flics nous pètent les mains et en plus ils veulent qu'on reste dans les blocs. Ils y arriveront pas.»

Pour un animateur de l'association TO7, le couvre-feu pourrait être perçu comme un «nouvel obstacle et d