Menu
Libération

Un virage dans la politique éducative

Article réservé aux abonnés
L'annonce de Villepin tire un trait sur les principes du collège unique et de l'école obligatoire jusqu'à 16 ans.
publié le 9 novembre 2005 à 4h28

En une phrase, Dominique de Villepin a mis à bas soixante ans de consensus en matière de politique éducative. Hier à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a indiqué sa volonté de «pouvoir proposer l'apprentissage dès 14 ans à des enfants qui visiblement n'ont pas le goût, n'ont pas l'envie, ou qui ont décroché ou qui ont quitté l'école». Mesure «révolutionnaire», confiait l'entourage de Villepin. A juste titre : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et le plan Langevin-Wallon, la France n'a eu de cesse de tenter d'élever le niveau scolaire du plus grand nombre.

Mesures de droite. Les deux mesures phares qui ont consacré ce projet ont été prises par la droite : en 1959, quand De Gaulle porte la scolarité obligatoire à 16 ans, puis en 1974 quand Giscard, dès sa première conférence de presse, passe commande à son ministre de l'Education, René Haby, de ce qui deviendra l'année suivante la réforme instaurant le collège unique. Pas fou, ce dernier prévoit, en l'article 7 de sa loi, que «des aménagements particuliers et des actions de soutien [seront] prévues au profit des élèves qui éprouvent des difficultés». Il plaide également pour que la culture délivrée «repose sur un équilibre des disciplines intellectuelles, artistiques, manuelles, physiques et sportives [qui permette] de révéler les aptitudes et les goûts».

Dans les faits, le collège unique n'a jamais atteint ses objectifs. Le système n'a pas généralisé les actions de soutien prévues ni réinventé en profondeur l'é