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Libération

A Paris, appel au calme des associations.

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Le collectif Banlieues Respects souhaite organiser une «marche pour la paix».
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

«Est-ce que vous avez eu droit aux hélicoptères ?» Dans un café près de l'hôtel Matignon, les membres du collectif Banlieues Respects, créé ces jours-ci, se sont retrouvés, hier en début de soirée, avant d'être reçus par Dominique de Villepin, sur fond d'état d'urgence. Certains d'entre eux ont passé des nuits aux frontières de l'émeute. Ils rêvent d'une médiation nationale. D'un «pacte républicain» sur la banlieue. Une vingtaine de responsables associatifs sont venus défendre l'idée d'une coordination «interquartiers». «Il s'agit d'apporter la paix en banlieue, explique leur porte-parole, Hassan Ben M'Barek, la poursuite de la violence ne peut faire le jeu que de ceux qui prônent la fermeté.» Banlieues Respects a déposé à la préfecture une demande d'autorisation de manifester sur les Champs-Elysées vendredi 11 novembre, dans l'après-midi. «Une marche pour la paix.» Paris bruissant, par ailleurs, de rumeurs de «descente» des quartiers, à la tour Eiffel, au forum des Halles, ou justement sur les Champs, leur défilé a très peu de chance d'être autorisé.

Révolte des banlieues et menace du couvre-feu ravivent les mémoires. «Avec l'état d'urgence, la référence à la guerre d'Algérie est directe, souligne Djamel Atallah, l'un des organisateurs, en 1983, de la marche des Beurs. C'est une mesure trop dure. Une déclaration de guerre. Une provocation, pour les jeunes.» «Les jeunes font comme en 68, juge le scénariste Bibi Naceri, sauf qu'un fils d'avocat qui lance un caillou a une consc