Pau, envoyé spécial.
Pas un bruit, pas un jeune en bas d'une tour. Puis soudain, une odeur. Forte. De cramé. Cela fait deux heures que les correspondants de nuit de l'association Vivre ma ville, à Pau, tournent autour des quartiers et ils n'ont rien vu venir. Quand Hamid et Olivier arrivent en bas des immeubles du secteur Baradat, les pompiers sont déjà là. Arrivés trop tard, eux aussi : la Twingo brûle. Comme d'habitude, personne n'a rien vu. Et de l'avis général, ce n'est pas un éventuel couvre-feu qui y changerait quoi que ce soit. Les coupables sont des ombres. Fuyantes. Pascal, le propriétaire de la Twingo jaune, est zen. «Qu'est ce que je peux faire ? Il y a celle de ma femme à quelques mètres. Mais on ne va pas dormir dedans.» Quelques voisins choisissent d'aller se garer plus loin. Mais en cette même nuit de mardi à mercredi, une voiture a aussi brûlé au vu de tous sur le parking d'un McDo de Lons.
Alors, à quoi bon ? Pascal ne sent pas le froid. En short et tongs, il est descendu à toute vitesse pour tenter d'éteindre avec une couverture. Pas pour les attraper, «c'est impossible. Et un couvre-feu n'y changerait rien, il ne serait pas respecté. Et puis ils se baladent à deux au maximum, pour ne pas se faire remarquer.» Et pour limiter les risques d'être dénoncés. «Mettre le feu n'est pas quelque chose dont on se vante. Pas tout de suite en tout cas. C'est trop risqué», approuvent les médiateurs. Le Baradat n'est pas un secteur chaud. On soupçonne des voisins de Saragos