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Libération

A Toulouse, le forum citoyen peine à mobiliser.

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Le manque de moyens fragilise les initiatives des militants.
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Toulouse, de notre correspondant.

Ils étaient bien décidés. Des animateurs d'associations, l'élue communiste de l'opposition municipale Claudie Fontès, des parents, des habitants fidèles à ce rendez-vous du soir organisé place Abbal, au coeur de la Reynerie, au Mirail, à Toulouse, depuis le départ des violences, le week-end dernier.

A 19 heures, mardi, les gamins étaient partis caillasser les gardes mobiles au bout de la rue de Kiev. Les adultes allaient donc «organiser l'expression citoyenne» du quartier pour prouver que le Mirail ne se résume pas aux violences urbaines. «Les gens viendront dire ce qu'ils veulent. On le fera lire à tout le monde», se réjouit alors Abdel, père de famille. Cette petite assemblée de vingt à trente citoyens décide de dresser dès le lendemain, sur cette même place Abbal, une tente ouverte à tous. Il y aurait peut-être même du thé pour accueillir tout le monde.

La pluie a tout lessivé. Hier à midi, il n'y a pas encore de tente sur la place. Mais heureusement, un bistrot pas loin. Et on s'y retrouve quand même, nombreux ou pas, selon les heures. On commence par discuter de la tente. Pour Christiane, c'est un représentant d'association qui se charge de tout. Mohamed, qui a de «bonnes relations avec les élus de la mairie», assure ne s'être engagé à rien. Rachid et sa voisine Isabelle, habitants du quartier, ne sont même pas venus voir si la belle idée de la veille avait un début de réalisation. Abdelatif, qui a eu le premier l'idée de cette consultatio