L'extrême droite peut se frotter les mains. Chaque jour ou presque, le gouvernement annonce une mesure réclamée par le tandem Philippe de Villiers - Jean-Marie Le Pen : l'instauration de l'état d'urgence et du couvre-feu, la volonté de Nicolas Sarkozy d'expulser les étrangers arrêtés lors des émeutes, ou encore l'abaissement à 14 ans de l'âge pour entrer en apprentissage, «proposition phare» du FN. Si ce n'était leur forte rivalité personnelle, Villiers et Le Pen pourraient triompher côte à côte à chaque annonce de l'exécutif. Mais, vivant désormais sur le même fonds de commerce, le président du MPF et celui du FN ne cessent de se tirer la bourre. Les deux partis affirment ainsi connaître un pic d'adhésions depuis quinze jours.
Sur le plan médiatique, c'est pour l'instant le vicomte vendéen, en pleine radicalisation depuis sa «victoire» au référendum du 29 mai, qui mène la course. Reprenant presque mot pour mot le discours de Le Pen, il a été le premier à demander que les émeutiers issus de l'immigration soient déchus de la nationalité française. «On a aussi été les premiers à se déplacer en banlieue, souligne Guillaume Peltier, transfuge du FN passé au MPF. Depuis, notre standard et notre site Internet ont explosé, on a des centaines de demandes d'adhésion.» Suprême injure pour Le Pen, Villiers a même profité des récents événements pour s'adjoindre les services du maire d'Orange, Jacques Bompard, qui vient d'être exclu du FN. «Quand Le Pen exclut, nous, on fait adhérer», se