Vingt mille habitants cernés par des barrières ! Voilà à Evreux (Eure), dans une partie du quartier de la Madeleine, comment s'est matérialisé le couvre-feu hier soir à 22 heures. Et pour dissuader adultes et mineurs, tous concernés par cet interdit, de tenter une sortie ou une entrée en dépit de ce barrage, l'effectif policier a été renforcé dans la ville de Jean-Louis Debré (président de l'Assemblée nationale). Et encore, a précisé le directeur du cabinet du préfet, «il s'agit de la première soirée d'application en douceur, compréhensive et accompagnée d'explications de la mesure». Seules sorties autorisées : «Les urgences familiales, médicales ou professionnelles.»
Stigmates. Ceux qui craignaient que le couvre-feu appliqué à certains quartiers ne les stigmatise davantage seront servis. Et on comprend dans ces conditions que 20 des 25 départements répondant aux critères n'aient pas opté pour le dispositif proposé par Dominique de Villepin.
En ne le décidant que dans cinq d'entre eux (1), les préfets ont manifestement voulu éviter d'avoir à gérer des situations comme à la Madeleine. Ils pouvaient aussi redouter de mettre de l'huile sur le feu. Paradoxalement, c'est d'ailleurs dans les départements où la situation est moins tendue que l'application de l'état d'urgence a été décrétée. Certes, la Madeleine a «flambé» le week-end dernier, mais, depuis, le climat est moins explosif.
A Toulouse où, hier soir, des voitures ont été à nouveau incendiées dans les quartiers de Bellefonta