A Montpellier,
Kamel Akam, 58 ans, médiateur depuis 15 ans à La Paillade, à Montpellier, préside un collectif d'associations qui oeuvrent sur ce quartier sensible de Montpellier :
«Depuis cinq soirs, nous organisons des brigades de prévention qui sillonnent le quartier en voiture, en demandant aux jeunes qui traînent de rentrer chez eux. Nous fonctionnons à quatre ou cinq brigades par soir, entre 19 h 30 et une heure du matin. Chaque groupe est constitué d'au moins un patriarche, accompagné par des adultes et aussi des jeunes, tous recrutés soit parmi les fidèles de la mosquée, soit dans des associations.
«Il ne s'agit pas de faire la morale aux gamins en bas des tours, mais simplement d'essayer de les faire rentrer calmement chez eux. Ces jeunes sont déjà confrontés à de tels problèmes de travail et de logement, on voudrait juste leur éviter d'y rajouter celui de la garde à vue et du casier judiciaire.
«On croise des policiers qui sillonnent aussi, mais chacun fait son boulot de son côté. Le quartier est grand, et nous n'avons encore jamais été confrontés à des jeunes en train de brûler une voiture.
«Par contre, avant-hier, je suis passé aux informations régionales, j'ai parlé des conditions déplorables dans lesquelles certains vivent. Le soir même, j'ai reçu des insultes et des menaces au téléphone. On me reprochait de m'"occuper des voyous". Ce qui se passe en France était prévisible depuis longtemps. Il faudrait que les responsables politiques cessent de ne penser à ces quart