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Libération

Une charte fait la chasse aux discriminations

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Les 175 entreprises signataires multiplient les stratégies pour tenter de favoriser la diversité.
par Stéphanie PLATAT et Marie Aurore GHIS-MALFILATRE
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Pour l'embauche ou la promotion, nombre d'entreprises préfèrent François à Mohamed par réflexe, par habitude, voire pire. Mais certaines cherchent à se réadapter. Une Charte de la diversité a été signée en octobre 2004, impulsée par l'institut Montaigne, un club patronal présidé par le patron d'Axa, Claude Bébéar. Les 175 entreprises signataires se sont engagées à respecter l'équité entre leurs salariés. «Nous désirons dire que Mohamed est peut-être un talent. La défaite est dans nos têtes», explique Patrick Gagnaire, délégué général de Solidarcité, association du groupe Pinault Printemps La Redoute (PPR).

Plusieurs stratégies ont été mises en place. D'abord aller chercher cette main d'oeuvre habituellement rejetée là où elle se trouve. L'an dernier, PPR a ainsi recruté, en intérim, des jeunes suivis par des éducateurs. Sur les 250 qui ont travaillé à La Redoute et à la Fnac Massy, seule une trentaine est restée. Un audit réalisé sur les grandes enseignes du groupe a démontré que Conforama et la Fnac exprimaient le métissage de la société française ; un effort devait par contre être fait au Printemps.

CV anonymes. Puisque c'est lors de la sélection de CV que tout commence à déraper, Axa a choisi en 2003 la solution radicale du «CV anonyme». Le jeune issu de l'immigration se fait aussi jeter à l'entretien en raison de ses origines. Pour s'en prémunir, la SNCF a instauré un double jury. Le groupe SFR, qui n'a pas encore signé la Charte de la diversité, fait passer les entretiens