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Libération

Villepin, orfèvre en stratégie guerrière

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Lorsqu'il a pris ses mesures, il savait déjà que les violences allaient décroître de toute façon.
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Opération poudre aux yeux ? Sous les marques de fatigue, le regard brille d'excitation. Baisse des violences, soutien de l'opinion publique, retour au calme dans sa majorité, Dominique de Villepin semble déjà savourer sa victoire. De lui, Alain Juppé avait dit un jour qu'«il ferait un excellent Premier ministre... en temps de guerre». Avec les émeutes urbaines, le chef du gouvernement a pu tester ses capacités de stratège. En annonçant lundi soir l'état d'urgence, il a pris le risque d'énerver encore un peu plus les jeunes et de provoquer de nouvelles explosions. Mais ce risque était très calculé. Villepin savait déjà que la décrue des violences était amorcée.

Indicateurs. Contrairement à ce qu'affirme aujourd'hui Matignon, le ministère de l'Intérieur disposait ce week-end d'indicateurs sur la baisse des attaques, surtout dans les quartiers les plus virulents de Seine-Saint-Denis. Certes, les émeutes se déplaçaient de l'Ile-de-France vers la province, comme à Toulouse ou à Saint-Etienne. Mais dès dimanche, Jean-Luc Garnier, du syndicat de gardiens de la paix Alliance, qui a l'oreille de Nicolas Sarkozy, nous indiquait que «le phénomène se trouve sur la pente descendante, la pression retombe, surtout dans le 9.3, signe que ça va se calmer ailleurs». Il prédisait une accalmie à partir de la nuit de lundi à mardi. Ce qui fut le cas.

Lundi matin, Michel Gaudin, directeur général de la police nationale (DGPN) a, lui, dressé un bilan plutôt alarmiste, expliquant que «l'onde de choc»