Du jamais vu depuis un demi-siècle, à l'époque de la guerre d'indépendance en Algérie. Le préfet de police de Paris, Pierre Mutz, a interdit dans la capitale du samedi à 10 heures au dimanche à 8 heures «toute réunion de personnes de nature à provoquer ou entretenir le désordre sur la voie et dans les lieux publics, conformément à l'article 8 de la loi du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence». Et ce «afin de prévenir les troubles à l'ordre public». Une décision ainsi justifiée dans le communiqué officiel : «Des messages diffusés depuis quelques jours sur l'Internet et par SMS ont appelé le 12 novembre à des rassemblements dans Paris et à "des actions violentes" selon les termes de leurs auteurs.» Selon une source policière, «de nombreux jeunes se donnent rendez-vous à Paris, aux Halles, sur les Champs-Elysées, à l'Arc de triomphe, à Bastille, République et ailleurs pour en découdre», en ce week-end prolongé du 11 novembre. Les Renseignements généraux signalent que les «appels les plus repris visent surtout les Champs-Elysées et Bastille, samedi après-midi, l'un d'eux évoque "la plus grande émeute qu'on n'ait jamais vue".» Ces appels remontent cependant au début de cette semaine, les violences urbaines ont baissé depuis.
Le préfet de police de Paris avait déjà interdit la vente de carburant au détail et le transport de bidons d'essence pour éviter la fabrication de cocktails Molotov. Il prévoyait aussi pour samedi de renforcer son dispositif de milliers de policiers et d'e