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Libération

En Afrique, la presse incendie la France

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Des articles au vitriol dénoncent le sort réservé aux «fils d'immigrés».
publié le 12 novembre 2005 à 4h32

Vue d'Afrique, au nord comme au sud du Sahara, la révolte des banlieues se lit comme un échec : celui de l'intégration des deuxième et troisième générations d'immigrés. Dans la presse francophone des ex-colonies, on ne mâche pas ses mots.

Pour la Nouvelle Expression du Cameroun, la France a perdu son âme républicaine en fermant la porte aux étrangers, ceux du dehors comme ceux du dedans. «Le fait que deux incidents majeurs se soient produits de manière presque simultanée, comme le rapatriement au Maroc des candidats à l'immigration en Europe avec comme destinée principale la France, et la révolte des jeunes Français issus, comme on le dit pudiquement, de l'immigration, procède des deux faces d'une même médaille», écrit une éditorialiste du journal dans son article titré : «France : les fissures de la république !» De plus, continue-t-elle, «il y a un lien entre la difficulté d'intégration des populations "issues de l'immigration" dans ces Républiques qui se servirent de leurs grands-pères et pères, soit comme chairs à canon soit comme ouvriers participant au développement de l'industrie automobile, et l'autre relégation qui consiste à condamner à l'immigration clandestine ceux et celles qui rêvent de l'Ailleurs, comme une terre de salut. La théorie de la tolérance zéro de Nicolas Sarkozy (...) conduit la France au bord de l'explosion.»

Le quotidien algérien El-Watan s'indigne tout autant. Dans ses pages «Débat», un avocat, auteur de Mémoires d'immigrés, attaque sans ménagement