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Libération
Éditorial

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publié le 14 novembre 2005 à 4h33

Les émeutes dans les banlieues sont les plus nombreuses que la France moderne ait connues, par le nombre de participants et par celui des communes concernées. Ce sont aussi les plus longues. Dix-huit nuits de «troubles», cela ne s'est jamais vu, en France ou dans un pays similaire. Cette durée montre combien peu a compté l'étincelle initiale de Clichy-sous-Bois, déjà presque oubliée, et combien profond doit être le ressentiment qui s'exprime. Et aussi: combien radicaux doivent être les remèdes apportés à cette situation si on ne veut pas voir cette révolte se transformer en une sorte de guérilla endémique aux portes des villes, voire à l'occasion en leur sein, comme on l'a craint à Paris et on l'a vu à Lyon.

Les réformes, même les plus nécessaires et les plus fructueuses, ne porteront de fruit qu'à un délai relativement éloigné. D'ici là, il faudra trouver des moyens de signifier aux jeunes qui crient leur rage et leur haine que quelque chose peut changer, que quelque chose est en train de changer pour eux. Les arrestations et les condamnations ne peuvent pas être les seules mesures prises en attendant les bienfaits des bourses au mérite ou de la reconstruction urbaine. Le gouvernement devrait s'en soucier, si les disputes persistantes entre les rivaux Sarkozy et Villepin le lui permettent. Mais la société civile aussi devrait verser son écot. Sans se masquer qu'elle non plus ne déborde pas d'idées. La faible participation aux manifestations du week-end «contre la violence» o