Presque trois heures de débat. Samedi, le Conseil d'Etat se penchait sur «l'état d'urgence», décrété le 8 novembre par le gouvernement en vertu d'une loi de 1955, appliquée deux fois. Lors de la guerre d'Algérie et durant les troubles en Nouvelle-Calédonie en 1985. Seul, souriant, mais grave il s'agit de libertés publiques , Bruno Genevoix, le président de la «section contentieux», a demandé des tas de précisions. A Frédéric Rolin, professeur de droit public, qui attaque le décret pour illégalité ; et au directeur des libertés publiques du ministère de l'Intérieur, Stéphane Fratacci. «L'état d'exception ne peut être une mesure de confort, assure le professeur, car ses conséquences sont extrêmement graves et s'appliquent de façon non délimitée à tout le territoire.» Entre autres, et partout en France, l'extension des pouvoirs de police avec des perquisitions de jour et de nuit, hors le contrôle d'un magistrat, la restriction d'aller et venir dont le couvre-feu et l'assignation à résidence , la restriction des réunions, la possibilité de fermer des salles de spectacle, le contrôle de la presse... «Chacun a pu mesurer l'importance , la gravité et la diffusion des troubles», justifie Stéphane Fratacci.
La loi prévoit également que les «assignés à résidence» peuvent former un recours (1) devant des commissions ad hoc, toujours pas constituées. Quant aux perquisitions à toute heure, «le Conseil constitutionnel est extrêmement réservé sur le sujet, note le président. Je suis t