«J'étais en Tunisie depuis quatre jours. Je venais préparer des articles sur la liberté d'expression et la liberté d'information dans le pays qui accueille le Sommet mondial de l'information. Vendredi soir, j'avais passé du temps avec un avocat qui a défendu plusieurs internautes. Je suis retourné à mon hôtel, puis je suis parti pour aller manger un morceau dans un restaurant situé à dix minutes à pied de l'hôtel, je revenais. J'étais dans la rue Palestine, à 30 mètres de l'hôtel, qui se trouve dans un quartier d'ambassades, très quadrillé par la police. C'est un endroit totalement surveillé par les forces de sécurité tunisiennes. Je vois arriver deux hommes qui, d'abord, s'écartent et puis se jettent sur moi. Deux autres hommes arrivent par-derrière. L'un d'eux m'asperge les yeux avec une bombe lacrymogène. Ensuite, ils ont commencé à me rouer de coups de poing, un peu partout. Et puis, je suis tombé, ils m'ont donné des coups de pied, et quelqu'un par-derrière, et ça, je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment, m'a donné un coup de couteau dans le dos. Ils ont arraché mon sac, ils ont continué à donner des coups, jusqu'au moment où l'un d'entre eux a lancé en français, et non en arabe: «C'est assez.» Une façon de me dire que j'ai eu mon compte. Et, à ce moment-là, ils sont partis. J'avais crié «à l'aide», «au secours», personne n'est venu. J'ai marché jusqu'à l'hôtel, où là il y avait des policiers en faction, qui m'ont regardé arriver sans broncher, sans manifester de
«Les agresseurs semblaient avoir tout leur temps»
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par Johana SABROUX
publié le 14 novembre 2005 à 4h33
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