«Je leur ai dit tout de suite qu'ils me confondaient avec quelqu'un», a tenté d'expliquer, lundi, Mamadou B., 21 ans, aux juges. Inconnu des services de police, étudiant en première année de BTS option management à Paris, Mamadou comparaissait devant la 18e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny pour sa participation présumée aux émeutes du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Il a été condamné à un mois de prison ferme. Dans la salle bondée d'amis et de familiers, sa mère a explosé en sanglots en le voyant. Lui s'est discrètement caché, avant d'expliquer qu'il n'avait aucune raison de «faire ça».
Maillot. Le 3 novembre, dans la cité Pierre-Semard, trois camions dépanneurs venus emporter des carcasses de véhicules incendiés la veille sont caillassés par «une dizaine d'individus». «Tous les jeunes avaient des bonnets, des cagoules, des écharpes qui leur cachaient le visage, le seul que j'ai identifié portait un tee-shirt "After Hours"», explique un des chauffeurs aux policiers. «Un sweat bleu ciel», dit un autre. Précision : les individus sont «de type africain». Mamadou est montré du doigt par deux chauffeurs dans la cité après les faits, et il est aussitôt arrêté. Il déclare qu'«en aucun cas, il n'a participé» à l'attaque.
Dans la matinée, il avait aidé son père à couper les arbres dans le pavillon familial. Puis il avait regardé le journal télévisé, était allé voir sa soeur au collège, et ne la trouvant pas, était revenu à la cité. Le père confirme. «Vous êtes très connu