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Libération

Bienvenue dans trois mois d'exception

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Alors que les violences refluent, l'Assemblée a voté hier la prolongation de l'état d'urgence jusqu'en février.
publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Spéciale banlieue pour Dominique de Villepin. Alors que la Direction générale de la police nationale évoque «un retour à une situation quasi normale», le Premier ministre a consacré sa journée aux violences urbaines. Et obtenu dans la soirée à l'Assemblée une prorogation de trois mois de «l'état d'urgence» par 346 voix de députés UMP et UDF contre 148 PS et PCF et 4 abstentions. Récit de cette journée où le gouvernement a réussi à placer l'hiver sous couvre-feu.

8 h 30. Les éléphants de la majorité se retrouvent pour un petit déjeuner à Matignon. Tout le monde se félicite de l'intervention, la veille, du chef de l'Etat. Même Nicolas Sarkozy qui parle de «justesse». Le ministre de l'Intérieur précise qu'il travaille à l'élaboration d'un profil des émeutiers. «Au moins 80 %» des individus interpellés seraient des «récidivistes». Christian Poncelet, le président du Sénat, a à peine le temps de beurrer ses tartines que les agapes s'achèvent.

9 h 15. Dominique de Villepin quitte la rue de Varenne, direction Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Seul un «pool» de journalistes l'accompagne : le chef du gouvernement se fait discret pour éviter d'être hué et sifflé comme Sarkozy sur les Champs-Elysées samedi. Malgré l'heure matinale, il évite de se promener dans les quartiers difficiles, préférant foncer vers la Maison de l'entreprise et de l'emploi. Pour sa première visite en banlieue depuis le début des violences le 27 octobre, il reste enfermé, écoutant pendant une heure des habitan