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Libération

Des cadeaux d'impôts qui font désordre

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Après la crise dans les banlieues, les députés de droite hésitent à approuver la réforme du gouvernement qui rogne l'ISF.
publié le 16 novembre 2005 à 4h35

Les députés qui abordent cet après-midi le chapitre «réforme fiscale» de la loi de finances pour 2006 devront avoir trois chiffres en tête : trois fois 500 millions d'euros. Cinq cents millions, c'est le cadeau que le gouvernement s'apprête à faire à quelques milliers de contribuables assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). C'est aussi la somme que vont se partager 8 millions de ménages modestes au titre de la prime pour l'emploi (lire l'interview de Didier Migaud). C'est enfin, à peu de choses près, le coût pour la collectivité de quinze nuits d'émeutes dans les cités : selon la Fédération française des sociétés d'assurance, 200 millions seront à la charge des assureurs pour les dégâts aux biens privés, et les destructions du patrimoine public sont évaluées à au moins 250 millions.

Malaise. Le rapprochement de ces trois chiffres illustre le malaise qui commence à gagner les parlementaires UMP au moment d'examiner la réforme fiscale. L'ambiance dans la majorité a bien changé depuis le 1er septembre. Ce jour-là, le Premier ministre, Dominique de Villepin, créait la surprise en annonçant des mesures saluées comme l'ébauche d'une vraie réforme. Le 18 octobre, à l'ouverture du débat budgétaire, le ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, plastronnait en évoquant «la réforme d'envergure dont la France avait tant besoin». Le socialiste Laurent Fabius contre-attaquait en dénonçant le «copinage fiscal» révélé, selon lui, par les mesures d'exonération d