La question est épineuse, et franchement passionnelle. L'impôt sur la fortune (ISF) est-il une «machine à exiler» les chefs d'entreprise, leurs capitaux et leurs emplois ? Est-il vraiment cet impôt «suicidaire», coupable d'avoir «fait partir des centaines de patrons et plus de 100 milliards d'euros de capitaux à l'étranger», selon Charles Beigbeder, ex-candidat à la présidence du Medef ? D'un côté, les pourfendeurs d'un «dispositif français d'imposition amenant nombre de patrons à délocaliser leur entreprise au moment où on a plus que jamais besoin d'emplois», assure Roger Pellat-Finet, vice-président de la CGPME. De l'autre, ses défenseurs, qui, à l'image de Vincent Drezet, secrétaire général du Syndicat national unifié des impôts (Snui), dénoncent «une politique de remise en cause totale de la fiscalité et des impôts directs au profit des ménages aisés et des entreprises».
Retraite. L'ISF n'est pas cruel pour les chefs d'entreprise, qui voient leurs biens professionnels exonérés. Le problème se pose au moment du départ du patron, quand son patrimoine professionnel devient personnel. «Le jour où le patron est en âge de prendre sa retraite, l'administration fiscale le matraque, résume Roger Pellat-Finet. Certains hésitent donc à revendre et restent coincés aux commandes.» D'où de nombreux départs à l'étranger de patrons proches de la retraite, selon les représentants patronaux. Et, à l'arrivée, des prises de contrôle par des capitaux étrangers. En la matière, la discrétion es