«Je refuse que les réseaux du crime et des trafics de drogue profitent des désordres pour prospérer», a martelé Dominique de Villepin le 3 novembre face à l'explosion des violences urbaines, qu'il liait au crime organisé. «Nous ne tolérons plus les cités interdites où (...) les trafics mafieux règnent en maîtres», a surenchéri Nicolas Sarkozy, accusant les «caïds» qui, à coup sûr, devaient tirer les ficelles du désordre. Sur le terrain, les policiers ont surtout débusqué de petits «capuchés» incendiaires de voitures et lanceurs de pierres, de moindre envergure. Certes, au parc aux Lièvres à Evry (Essonne), le démantèlement d'un «atelier de fabrication de cocktails Molotov» a démontré qu'un «grand frère» de 22 ans selon la terminologie de Nicolas Sarkozy «qui n'était rien d'autre qu'un caïd sans scrupule» avait «manipulé» des adolescents. Trois garçons de 16 ans et le majeur ont été mis en examen et écroués pour «détention d'engins explosifs en bande organisée». Quant au père de l'un de ces mineurs, «un intégriste responsable local du Tabligh [Foi et Pratique, mouvement fondamentaliste islamique ndlr]», son appartenance religieuse «n'a rien à voir avec les faits», relativise un enquêteur. Il s'est vu juste reprocher une «rébellion».
Pistes. De l'aveu même du directeur général de la Police nationale, Michel Gaudin, il n'y a «aucun lien entre ces violences et des mouvements religieux». Plusieurs fois questionné lors de ses points presse sur le prétendu rôle