La guerre est une horreur, et encore plus quand elle a lieu dans l'ombre, comme celle que livrent les services secrets occidentaux contre les réseaux terroristes islamistes. L'obligation d'empêcher par tous les moyens des carnages d'innocents et l'argument de la non-application du droit de la guerre à des champs de bataille parallèles sont invoqués régulièrement pour tenter de justifier le recours à la torture. George W. Bush ne s'en prive pas. Ces arguments sont faux, et dangereux. La torture ne peut jamais être autorisée, encore moins légalisée, comme il semble l'avoir fait.
Il a fallu un héros de guerre (et ex-prisonnier torturé), le très conservateur sénateur John McCain, pour rappeler que toute torture d'un prisonnier est odieuse du point de vue moral, et illégale en droit international. Elle est rarement utile, les renseignements recueillis n'étant souvent pas fiables. Elle n'est jamais «allégée» ni «contrôlée» comme le prétendent, dans un langage ubuesque, les officiels américains. Elle est surtout contre-productive, car elle prive les Etats fondés sur la liberté et le respect des droits de l'homme d'une de leurs armes les plus puissantes : celle de la morale.
Le Sénat américain, comme avant lui la Cour suprême israélienne ou le Parlement britannique, a rejeté l'argument selon lequel la menace terroriste peut justifier que la force des idéaux et des principes démocratiques cède le pas à la force brute dont la torture est la pire des manifestations. Qu'elle ait été «délo