C'est peut-être le prix du militantisme. Vendredi 4 novembre. La France entière était secouée par les émeutes en banlieues. A la ZAC «Derrière les murs» à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), il y avait le feu. C'est là qu'Ali Soumaré a grandi, habite et milite. Salarié d'une association d'éducation populaire, le jeune homme de 24 ans est encarté au Parti socialiste depuis 2002 (motion Hollande). Ce soir-là, vers 22 h 30, il sort d'une réunion avec des élus municipaux. Encore une soirée à chercher des solutions pour éteindre les incendies. Arrivé sur le parking de sa cité, il est interpellé brutalement par cinq policiers. Jeté à terre, il prend des coups «sur la tête et dans le dos». «On va t'apprendre à jeter des cocktails Molotov !» lui aurait dit un «bleu». Menotté, il est conduit au commissariat de Sarcelles. Il y restera vingt heures. Sans raison. Le lendemain, ce sont les jeunes du quartier qui l'interpellent : «Alors Ali, t'as compris ! ?» «C'était bien plus dur que la rudesse des policiers, témoigne le jeune homme. Les mecs avec qui j'avais grandi tentaient de me faire comprendre que mon engagement de militant associatif et politique ne servait à rien. Qu'il n'y avait plus que la violence. L'un d'eux me disait : "Viens jeter des pierres avec nous."» Un temps «ébranlé», Ali est vite reparti au charbon, à «faire le médiateur entre les jeunes et les autorités». A organiser la nuit «des veilles citoyennes» et le jour «des théâtres forums» pour «faire sortir la violence». Et à «
Le calvaire des militants des cités
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par Didier HASSOUX
publié le 18 novembre 2005 à 4h38
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