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Libération

La querelle d'Avignon joue en prolongation.

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Les spectacles du dernier festival ont suscité une polémique sur la modernité dans le théâtre. Elle rebondit à travers livres et débats.
publié le 26 novembre 2005 à 4h40

Les échos de la «querelle d'Avignon» ne se sont pas tus avec la fin du festival 2005. Plusieurs quotidiens, le Figaro ou la Provence, menaient alors la cabale : «Catastrophique désastre artistique et moral», «grogne du public», titraient-ils en une, tandis que les deux directeurs du festival, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, répliquaient au nom du droit à l'innovation, arguant du fait que le public n'avait pas fui Avignon, au contraire. Sur place, on eut surtout l'impression d'un grand point d'interrogation devant les spectacles de Jan Fabre, artiste invité, Castellucci, Py, Peyret, Decorte, Abramovic, ceux-ci traduisant en verbes, corps, images, les questions sans réponse de la société d'aujourd'hui, et engageant le public du festival dans une des plus larges entreprises de débat public qu'Avignon ait jamais connues.

Enjeux. Quatre mois après, les livres, les colloques, les rencontres, reviennent en nombre sur le «cas» Avignon (1), comme si ce qui s'était joué l'été dernier dans la cité des papes était davantage qu'une polémique interne au milieu du théâtre : une sorte de bataille d'Hernani où nombre d'enjeux de la culture d'aujourd'hui et de ses publics apparaissent révélés. Faut-il être absolument moderne ? Quelle forme de spectacle peut rendre compte du monde où nous vivons ? Et quel public va se façonner pour continuer à croire à la nécessité de ces représentations ? L'édition 2005 du festival d'Avignon n'a donc pas fini de poser des questions.

A la crispation