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Libération
Interview

«Si on est conscient de son passé, on devient sujet de son avenir»

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publié le 26 novembre 2005 à 4h40

Louis-Georges Tin, 31 ans, est universitaire. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, il est maître de conférences de littérature française à l'université d'Orléans et président du comité Idaho, à l'origine de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, en mai dernier. Il est aussi à l'origine, avec Patrick Lozès (de l'association Capdiv), de la Fédération des Noirs de France, regroupement de plus de 56 associations, dont la création est entérinée ce samedi dans une salle de l'Assemblée nationale.

A quoi va servir cette fédération ?

Nous avons créé ce mouvement parce que les Noirs représentent le plus grand groupe social en France à ne pas être fédéré (plus de cinq millions de personnes). Entre les diverses origines et la multiplicité d'Etats, ces groupes sociaux dominés sont souvent divisés. Des tentatives de regroupement ont déjà échoué. De mauvaises langues ont dit qu'on n'arriverait pas à construire une fédération. On y est. Nous regroupons des Antillais, des Béninois, des Ivoiriens de France. Le mouvement pourrait s'appeler le Cran (Conseil représentatif des associations noires), parce que du cran, justement, il nous en faut...

Quelles sont vos chances de pérenniser ce mouvement ?

Il y a une urgence : les émeutes en banlieue, les hôtels sociaux qui brûlent. Il nous faut être le trait d'union entre des populations désespérées et des autorités négligentes, voire dédaigneuses. Nous ne sommes pas affiliés à un parti politique. Les partis doivent prendre en compt