Jérusalem de notre correspondant
Le nom du mouvement claque comme un drapeau : Kadima, «En avant» en hébreu. Mais le dernier-né des partis politiques en Israël pourrait tout aussi bien s'appeler Ariel Sharon, tant le sort de cette formation semble lié au destin du Premier ministre. Plus que son architecte, le vieux général (77 ans) en est l'âme, à la fois chef et militant, candidat naturel et stratège incontesté. Il n'a pas abandonné à ses opposants le Likoud (droite), qu'il avait fondé en 1973, pour s'enliser dans un long processus de recomposition institutionnel. Son parti, il l'a taillé à sa mesure.
Centriste. Sa personnalité lui sert pour l'heure de seul programme. Sa popularité est son unique légitimité. Bon connaisseur du coeur de ses électeurs, «Arik» laisse aux Israéliens le soin de lui prêter des intentions. Chacun pourra se reconnaître dans ses objectifs supposés. La presse brode sur lui à longueur de colonnes, après le coup d'éclat qu'a été son départ du Likoud la semaine passée. Mais il ne s'exprime pas dans la presse. Ses apparitions en public sont rares. Ses conseillers, en revanche, se livrent sans retenue au jeu des confidences, diffusant un message subliminal : «Faites-lui confiance.» Pour le reste, Kadima se veut «un vrai parti centriste, à tous points de vue : politique, économique et social», jurent-ils.
Surtout, la formation entend conserver l'initiative dans le domaine des négociations avec les Palestiniens. Sur ce point aussi le Premier ministre se montre