Les socialistes ne s'entendaient pas depuis des mois. Entre eux. Mais ils promettent désormais d'écouter. Les autres. C'est le miracle de la synthèse réalisée lors du congrès du Mans le 20 novembre : le PS va tenter de passer sans transition de la brouille interne au raccommodage de la gauche tout entière. C'est en tout cas le message qu'a voulu faire passer François Hollande dont la réélection au poste de premier secrétaire a été officialisée samedi à La Défense lors d'un conseil national. Objectif : «Redonner confiance à la gauche» pour la présidentielle de 2007. La condition nécessaire mais pas suffisante : l'union de la gauche autour d'un PS rassemblé.
En signe de (bonne) volonté, Hollande a désigné samedi Henri Emmanuelli comme ravaudeur en chef d'une gauche divisée par le référendum sur la Constitution européenne (lire page 3). Mission du député des Landes, partisan du non le 29 mai et personnalité emblématique de l'aile gauche du PS : organiser des «états généraux du projet» du PS ouverts aux associations, syndicats, experts, citoyens. Comme le résume un cadre socialiste : «Henri Emmanuelli a l'avantage de colorer nos états généraux.» Sous-entendu : en rose vif. L'ancien premier secrétaire du PS de 1994 à 1995 retient la symbolique politique de sa tâche : «Il est vital pour la présidentielle de dépasser le oui et le non.» Il se fixe un mandat : «Donner un signal à l'électorat noniste» mais aussi à une opinion publique très sceptique sur les capacités de la gauche à inc