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Libération
Éditorial

Soupçon

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publié le 28 novembre 2005 à 4h40

A peine rabiboché avec lui-même, le Parti socialiste cherche déjà une nouvelle synthèse, cette fois-ci avec ses ex-alliés de la gauche plurielle. Mais le prodige du Mans peut-il se reproduire à l'échelle de la gauche tout entière ? Autant les différents courants qui comptent au PS avaient finalement intérêt au cessez-le-feu sarthois ­ c'est autant de temps gagné par chaque candidat à la candidature en 2007 pour fourbir ses armes et compter ses troupes ­, autant on voit mal ce qui précipiterait dans les bras d'un Parti socialiste plus hollandais que jamais tous les nonistes de gauche requinqués par leur victoire du 29 mai. Pour l'heure, le retour en force de Fabius dans l'échiquier de la rue de Solférino ne paraît pas suffire à faire pencher la balance. Pourtant, c'est bien le défi qui est lancé aujourd'hui à toute la gauche de gouvernement, si elle veut avoir une chance d'éviter en 2007 le fiasco de 2002 : se montrer plus unie qu'une droite affaiblie par ce qui s'annonce comme un long combat fratricide, envisager les alliances qui pourraient mener au succès à la présidentielle. C'est dire la tâche qui attend les socialistes dans leur projet d'«états généraux» supposés rassembleurs. Car le scepticisme le plus total, sinon le soupçon, prévaut. Pas seulement vis-à-vis d'un Parti socialiste jugé trop hégémonique, mais parce que les déchirements référendaires à gauche sont profonds, difficiles à cicatriser. Une unité de façade dans un parti, destinée à faire taire un temps les am