Ce n'est pas un boulevard mais une autoroute que les émeutes des banlieues ont ouverte au ministre de l'Intérieur. Applaudi dans les sondages, plébiscité par les parlementaires de son parti, il peut ressortir des cartons tel projet de loi sur les fumeurs de joints tout en lui associant une resucée de la loi anticasseurs. Sarkozy avait fini par trouver son costume de premier flic de France un peu étroit pour ses ambitions. D'où son passage à l'Economie, écourté par une manoeuvre de Chirac. Aujourd'hui, ce dernier n'est plus en état de contrarier qui que ce soit et Sarkozy ne peut que se féliciter de son retour place Beauvau. S'il a quelque peu aidé au départ de feu, qui s'en soucie encore ?
Le premier effet politique des émeutes aura été de déplacer vers la droite le centre de gravité du pays. Il n'est pas indifférent que Villepin enregistre lui aussi un regain de popularité, dont on peut croire qu'une partie au moins est due à sa décision de renchérir sur son ministre de l'Intérieur avec l'instauration ponctuelle de l'état d'urgence. La rivalité entre les deux hommes continue comme devant, mais sensiblement infléchie vers la droite, ce qui ne va pas sans remettre en cause le cordon sanitaire que la droite républicaine avait su maintenir à l'égard du FN. Intellectuellement, la continuité entre la droite et l'extrême droite, un temps interrompue, a été rétablie, comme le montre l'état des débats au sein de l'UMP.
Certes, le discours gouvernemental manie simultanément le thème re