Les Français aspirent à l'ordre (dans leur majorité) et Nicolas Sarkozy l'a parfaitement intégré. Résultat, ça plane pour lui dans les sondages ! Plus le ministre durcit le ton, plus il monte. Grand consommateur d'études d'opinion et de notes des renseignements généraux, Nicolas Sarkozy savait dès le début de la crise des banlieues qu'il touchait juste avec son discours de fermeté et ses sorties sur la «racaille». Pour Jérôme Sainte-Marie, directeur de BVA-Opinion, le ministre de l'Intérieur «apparaît comme l'homme qui refuse les euphémismes et est résolu à régler les problèmes. Il recueille une très forte approbation dans les milieux populaires, chez les sans-diplôme alors que la France des élites doute davantage de lui. Ce qu'il a bâti à travers cette crise est durable».
Dans toutes les enquêtes effectuées entre la fin octobre, début de la crise dans les banlieues, et la fin novembre, le président de l'UMP marque des points. Et toujours davantage que le Premier ministre Dominique de Villepin, pourtant à l'origine de la décision d'instaurer «l'état d'urgence». «C'est un mouvement de fond : depuis le milieu des années 80, le sentiment xénophobe se développe en France et le désir d'ordre est manifeste, explique François Miquet-Marty, directeur des études politiques de LH2 Opinion. Avec la crise des banlieues, où vivent de nombreux étrangers, ces deux éléments se rejoignent. La posture de Nicolas Sarkozy est payante. En donnant aux gens le sentiment de dire tout haut ce qu'ils