Il y aura toujours des mécontents pour s'énerver à la lecture des chroniques martiennes et dire qu'ils n'ont que faire de l'histoire lointaine de la planète rouge, quand le pays où ils vivent n'arrive pas à assumer sa propre histoire récente et à gérer le présent. Et ironiser qu'on regarde notre voisine comme une banlieue de la Terre quand nos propres banlieues apparaissent comme des exoplanètes peuplées de mutants.
Les mécontents ont tort, bien sûr. Le grand bond interplanétaire qui recule, à coups de sondes, robots, supertélescopes et autres instruments, la ligne d'horizon galactique nous permet de progresser rapidement dans la compréhension des origines et des mécanismes de la vie. Par là même dans celle des conditions nécessaires à son apparition et, ce qui nous importe peut-être davantage, à sa préservation.
Ce que Mars Express et autres vaisseaux de la flotte intergalactique nous révèlent de l'histoire du système solaire ne répond pas à la question à plusieurs millions d'années-lumière: la vie est-elle un accident unique, ou existe-t-elle ailleurs, sur d'autres planètes, dans d'autres galaxies ? Mais ils nous disent une chose certaine : l'équation qui a permis à la vie de fleurir sur la Terre est infiniment complexe.
Mars, bâtie des mêmes briques et partie des mêmes fondations prouve que ce qui sépare un astre mort du paradis (ou enfer) terrestre tient à une infinité de paramètres. Il en découle que l'écosystème qui conditionne notre (sur)vie est d'une extrême fragilité.