C'était il y a quelques jours. Innocenté d'un viol, Kamel Oueslati, jardinier tunisien et sans papiers, a reçu, de la Commission nationale de réparation des détentions, la somme de 80 000 euros. Le prix des six ans qu'il a passés en prison. Dans sa requête, Me Xavier Allard, son avocat, avait osé un rapprochement avec l'affaire d'Outreau, «tant pour les erreurs de l'instruction que pour un séjour en prison rendu plus difficile par une accusation de viol». Pourquoi ne pas calculer les indemnités dues à son client à l'aune de celles promises aux (premiers) acquittés d'Outreau ? Pourquoi pas, pour tous les acquittés, une réception en fanfare par le garde des Sceaux, comme pour les acquittés d'Outreau? «Il m'a été répondu que la référence à Outreau était totalement inopportune et qu'un jardinier tunisien et clandestin avait moins souffert de la solitude en détention que d'autres, de par son statut, raconte Me Xavier Allard, alors, je me dis que : soit le système judiciaire fait semblant de demander pardon hypocritement devant les caméras; soit, dans ce système, une infime minorité réfléchit et veut que les choses changent.»
«Doute». Le changement, est-ce alors le geste aussi étrange qu'extraordinaire d'Yves Bot, le procureur général de Paris en tout cas jamais vu présentant ses excuses à des accusés ? Certes, virtuellement acquittés, mais encore accusés... En tout cas, le procureur général a affirmé : «Outreau a fait naître le doute sur la justice, il va donc falloir transf