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Libération

Sur Titan, grand froid et pluie d'hydrocarbures

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La revue «Nature» publie les données de la sonde Huygens, qui s'est posée sur le satellite de Saturne.
publié le 1er décembre 2005 à 4h45

Il ne fait pas bon vivre sur Titan. Mais l'astre gelé recèle de grandes quantités de grosses molécules à base de carbone, du genre de celles qui ont permis l'émergence de la vie sur Terre, il y a près de quatre milliards d'années. C'est ce qu'a découvert la sonde Huygens, qui s'est posée le 14 janvier dernier sur ce satellite de Saturne. Lors de cette mission-suicide, des images spectaculaires avaient soulevé un vif enthousiasme dans les laboratoires. L'analyse détaillée des résultats des six instruments de bord est publiée aujourd'hui dans sept articles de Nature.

Elle donne raison aux chercheurs qui avaient proposé cette mission à haut risque en pensant que Titan pouvait abriter une chimie complexe. Au terme d'un voyage de plus de sept ans à bord de la sonde américaine Cassini, la capsule de l'Agence spatiale européenne (ESA) baptisée Huygens avait mis 2 heures et 27 minutes pour traverser l'atmosphère de Titan, ce 14 janvier. Puis, pendant plus d'une heure, soixante-neuf minutes pour être précis, l'engin avait mesuré et transmis ses données à Cassini, qui a relayé ses informations vers la Terre.

A la surface de Titan, là où Huygens s'est posé, il fait un froid de canard : -179 °C. Hormis à haute altitude (430 km/h à 120 km), il y a peu de vent de surface : à peine 3,6 km/h. Mais l'air y est, comme prévu, irrespirable, marqué par une absence quasi totale d'oxygène et la forte concentration en un gaz très inflammable, le méthane. Il pleut de drôles de choses sur Titan. L'atmo