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Libération

La Françafrique se cherche une jeunesse

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A l'occasion du 23e sommet Afrique-France, au Mali, Jacques Chirac va tenter de redonner un second souffle à l'action de la France sur le continent.
publié le 3 décembre 2005 à 4h47

Bamako envoyé spécial

Affaibli politiquement et amoindri physiquement, Jacques Chirac va pouvoir un peu se requinquer, ce week-end à Bamako (Mali), à l'occasion du 23e sommet Afrique-France. Le président français, le «dernier Africain» dans les allées du pouvoir à Paris, assure l'un de ses conseillers, n'aime rien tant que ces réunions où la «grande France» chère au général de Gaulle renaît brièvement de ses cendres.

Absents. La photo de famille, avec une petite trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains qui seront présents à Bamako, promet d'être réussie. Malgré quelques absents de marque : l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé à Paris, l'Angolais Eduardo dos Santos, qui ne digère pas les avanies judiciaires de son protégé français, Pierre Falcone, le Rwandais Paul Kagamé, qui attend toujours des excuses officielles de Paris à propos du génocide de 1994, et l'Ivoirien Laurent Gbagbo, à couteaux tirés avec l'ancienne puissance coloniale.

Mais le nombre de dirigeants présents, y compris anglophones (notamment le Sud-Africain Thabo Mbeki et le Nigérian Olusegun Obasanjo), ne doit pas faire illusion : la France cherche un second souffle sur un continent qui lui garantit encore ­ pour combien de temps ? ­ un certain rayonnement international. Après des années de désengagement, résumé par la formule ambiguë de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin «ni ingérence ni indifférence», Chirac a cherché, depuis sa réélection en 2002, à relancer l'action de la France en