Menu
Libération
Éditorial

Dépendances

Article réservé aux abonnés
publié le 5 décembre 2005 à 4h48

Il n'est pas d'enjeu plus décisif de la mondialisation que l'émergence pacifique de la Chine comme superpuissance, par son intégration dans l'économie mondiale. La visite du Premier ministre Wen Jiabao ne doit donc pas être suivie à travers le seul prisme des grands contrats, qu'en espèrent les industriels français.

La Chine est un marché potentiel immense. Et une concurrente «low-cost», qui déstabilise les économies occidentales. Il ne faut pourtant céder ni au mirage du marché, ni à la peur de la «menace». Les dirigeants communistes de Pékin ont choisi de prendre la voie express capitaliste vers la puissance et la prospérité. Sur cette route, des accidents sont possibles. La croissance record s'accompagne d'une fermentation sociale sans précédent. Et surtout d'une dépendance de plus en plus forte envers le monde extérieur. Le dragon chinois tire son énergie de ses exportations massives, mais aussi de ses importations, tout aussi massives, de matières premières dont son territoire est dépourvu.

L'Histoire (y compris celle de l'Asie) montre que les superpuissances en gestation ont parfois recours à l'agression pour s'assurer marchés et matières premières. L'intégration, par le commerce et la diplomatie, est bien sûr préférable. La France doit tout faire pour contribuer à celle de la Chine.

Tout, mais pas n'importe quoi. Et sûrement pas s'interdire de rappeler à ses partenaires venus de loin qu'un développement harmonieux passe aussi par une lutte déterminée contre les contrefaç