Libreville (Gabon) correspondance
Yu Hong Chun guide le visiteur à travers les 10 000 m2 du nouveau Sénat de Libreville. Un drapeau chinois rouge vif flotte à l'entrée. Marbre et bois rares habillent certains murs que le jeune ingénieur chinois caresse pour en souligner la qualité pendant que certains de ses compatriotes peaufinent les sols, vérifient les systèmes d'alarme, ou repeignent un mur. De l'architecte au maçon, les 250 travailleurs du chantier sont chinois. Ils logent depuis deux ans durée de construction de l'édifice dans des baraquements au toit de tôle ondulée, de l'autre côté du boulevard. Leur employeur, l'entreprise publique Shanghai Construction, est une des plus importantes de l'Empire du milieu. Coût de l'ouvrage : plus de 30 millions d'euros, octroyés par Pékin au Gabon sous forme de prêt sans intérêt. Assemblée nationale, hôpitaux, écoles, usines, la Chine a payé tous ces bâtiments, par dons ou prêts avantageux.
Allié privilégié. Pour Pékin, ces «cadeaux» sont un passeport pour accéder aux matières premières locales, dont l'économie chinoise a cruellement besoin. Au coeur du golfe de Guinée, qui recèle 10 à 15 % des réserves pétrolières mondiales, le Gabon, également riche en minerais et en bois, a été le seul pays d'Afrique subsaharienne visité l'an dernier par le président chinois, Hu Jintao. Depuis, les liens se sont encore resserrés entre Pékin et Libreville.
Un bureau économique chinois a ouvert ses portes en 2004 dans le quartier le plus chic de l