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Libération
Interview

«Quand je l'ai rencontrée, je n'ai plus eu de doute»

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publié le 5 décembre 2005 à 4h48

Jean-Michel Dubernard, 64 ans, est non seulement député (UMP) de Lyon et président de la Commission des affaires sociales à l'Assemblée, mais aussi, dans le civil, chirurgien dirigeant le service de chirurgie de la transplantation de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon. Il y a accumulé les premières mondiales et est devenu le chirurgien le plus connu de France.

Content ?

Ravi. Les bulletins de santé sont excellents. Mais nous nous étions préparés à tous les niveaux, aussi bien éthiques, cliniques que médiatiques. Nous y travaillions depuis des années. Et les greffes des mains que nous avons déjà effectuées nous ont permis de réfléchir au mieux aux phénomènes de rejet.

On dit que la patiente venait de faire une tentative de suicide...

Nullement. Elle s'était disputée avec sa fille, s'était enfermée dans sa chambre avec son chien et avait pris des somnifères. Rien d'autre.

Quand l'avez-vous rencontrée ?

En août, sollicité par le professeur Devauchelle, du CHU d'Amiens, où elle était hospitalisée. J'ai été la voir. Et quand je l'ai vue, je n'ai plus eu le moindre doute. Ce qui lui arrivait était terrible, atroce. J'aurais fait exactement la même chose si cela avait touché un membre de ma famille, tant sa situation était insupportable. Nous avons donc très vite lancé l'opération. Ces derniers jours, nous étions même entrés dans une phase d'urgence, car la situation de la patiente se dégradait, avec une nécrose de la mâchoire.

L'opération s'est-elle déroulée comme prévu dans le protocole